Pericordial Blues

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#42–MUSIQUE

MUSIQUE ET BALLADES EN VOITURE

Bonjour à tous !

La musique peut-elle être un indicateur de notre état de santé et de nos symptômes ?

Personnellement, je le pense et voici pourquoi.

La musique m’a toujours transportée dans un monde intérieur de joie et de bien-être. Un de mes grands plaisirs avant la maladie était d’écouter de la musique en voiture ou dans le train en regardant défiler les paysages. Une part de rêverie, mais aussi un moment de détente et un moyen de recharger mes batteries. Chaque cellule de mon corps vibrait au son de la musique et le monde qui s’offrait à mes yeux en était magnifié.

Vous avez déjà ressenti cela ?!

Conduire ma voiture, traverser des paysages familiers ou non, tout en écoutant de la musique ou des chansons était un pur plaisir. Un plaisir simple, accessible, que je n’aurais jamais cru perdre un jour.

Et pourtant ! Avec la maladie, j’ai rapidement perdu cette faculté d’apprécier la musique. Dès les premiers jours, alors que j’avais 40° C de fièvre et que mon corps combattait ce virus, écouter la radio m’est devenu très pénible. Quelque chose d’anodin qui, autrefois, m’apportait détente et bonne humeur, me transportait dans des états de tristesse et de nostalgie qui ne m’étaient absolument pas familiers. Les nouvelles chansons me paraissaient toutes tristes et déprimantes. Je ne voyais pas d’autre solution que d’éteindre la radio.

Cette réaction nostalgique à la musique fut immédiate. Je veux dire dès les premiers jours de la contamination par le virus. Je n’avais alors aucune idée de ce qui m’attendait. Comment aurais-je pu me douter que j’allais sombrer pour des années et m’enliser dans une péricardite douloureuse et tout un ensemble de symptômes dont je ne pouvais même pas imaginer l’existence avant d’en faire l’expérience ?

Tout d’un coup, je n’appréciais plus la musique, le rythme, les chansons que j’adorais depuis toujours. Je n’appréciais plus les paysages, la nature, les arbres, les couleurs, le bleu du ciel et le chant des oiseaux. Toutes ces sensations de plénitude, cette grâce de l’émerveillement permanent devant la beauté de la vie, les preuves d’un bonheur immatériel, tout s’est envolé pour être remplacé par, au mieux de l’indifférence, au pire de l’inconfort et de la nostalgie. Sans raison autre que la présence d’un virus dans mon corps. C’était comme si le virus attaquait mon cerveau, influençait ma façon de penser et de percevoir les choses qui m’apportaient du plaisir auparavant.

La musique est devenue une sorte de test pour connaître l’état de mon mental et l’état de ma maladie. Une chanson en particulier est un bon test pour moi : « Du Côté De Chez Swann » chanté par Dave. J’adore cette chanson depuis toujours, mais j’ai déjà entendu des gens dirent qu’elle les rendait nostalgiques et tristes. La même musique, les mêmes paroles, n’ont pas forcément le même effet.

En plus de perdre la faculté d’apprécier la musique, les beaux paysages, je n’appréciais plus les ballades en voiture. J’ai toujours aimé conduire et voyager, et ce plaisir avait disparu lui aussi.

Le pire était de perdre la capacité de rêver éveillée. J’ai toujours fait cela, rêvasser, inventer des histoires, voyager dans ma tête. Je pouvais le faire tout en étant multitâche. Je pouvais faire toutes sortes de choses tout en inventant un monde intérieur ou en réfléchissant à un tas de choses. C’était ma façon de me détendre, mais aussi de gérer les problèmes du quotidien. J’appelle cela classer les idées dans mon cerveau.

Ne plus être capable de rêver éveillée est un symptôme qui m’a inquiétée car, je le répète, il est arrivé dès le premier jour, dès l’attaque virale massive qui a envahi pour corps. C’est dire le danger de ce genre de virus, quand les médecins vous disent que ça ne peut être que pulmonaire.

En parler aux médecins ne sert à rien. Ils ne peuvent pas s’empêcher de répondre : « Oh ! Ça doit être difficile de vivre cette maladie depuis aussi longtemps, non !? »

Non ! C’est réellement un symptôme d’une attaque virale. Selon moi, il y a des dégâts aux cellules, ou la chimie ne se fait plus comme il faut. Mais c’est un symptôme de la maladie, pas mon esprit qui chancelle face à la difficulté.

C’est bien trop facile de déduire que c’est une dépression, ou de l’anxiété, ou je ne sais quoi d’autre.

Dans mon for intérieur, et ce n’est que mon avis, c’est un signe d’un disfonctionnement physique, pas du tout d’un problème mental. Et je trouve cela injuste d’être jugée de la sorte vu la force morale qu’il me faut pour combattre cette maladie.

Mon corps n’assimilait plus les nutriments et cela s’en ressentait dans toutes ses fonctions.

Parmi les solutions que j’ai mises en place, il y a les compléments alimentaires comme les omégas 3/6/9 et le glutathion. Les deux ont grandement contribué à stabiliser mon humeur et à récupérer mes capacités perdues. Car encore une fois, selon mon avis personnel, c’est physique, pas mental !

Travailler à réparer le système digestif a été une de mes priorités. Et cela va de mieux en mieux.

Aujourd’hui était un jour spécial.

Pour la première fois en 4 années de maladie, j’ai ressenti cette joie intérieure. Cette joie profonde qui ne dépend de personne d’autre. Cet intense plaisir de vivre et d’être, tout simplement.

Je traversais la campagne en voiture tout en écoutant de la musique. Le soleil, les couleurs, la sensation d’être vivante. Enfin ! L’envie de hurler de joie (et je l’ai fait !!).

Enfin, au bout de 4 années, j’ai pu faire le test ultime : écouter « Du Côté De Chez Swann » et retrouver le même plaisir qu’auparavant.

Pour moi, c’est le signe qu’une étape a été franchie sur le chemin de la guérison.

GARDEZ L’ESPOIR QU’UNE AMÉLIORATION EST TOUJOURS POSSIBLE !

Péricordialement vôtre,

Vali